Rencontre avec Éric Setton (X 1998), Chairman du Friends of Ecole Polytechnique

Diplômé de la promotion 1998, Éric Setton est co-fondateur de Tango et préside depuis avril 2018 le board du Friends of Ecole Polytechnique, structure sœur de la Fondation aux États-Unis. Rencontre avec un entrepreneur inspirant et engagé.
Rencontre avec Éric Setton (X 1998), Chairman du Friends of Ecole Polytechnique
19 déc. 2018
Portrait

À votre sortie de l’École polytechnique, vous avait quitté la France pour vous installer en Californie où vous êtes devenu entrepreneur. Pourriez-vous revenir sur votre parcours ?

Je suis arrivé en Californie en 2001 pour effectuer un doctorat en sciences des télécommunications à Stanford. Après avoir soutenu ma thèse consacrée aux nouvelles techniques d’encodage et de streaming de vidéos, j’ai rejoint les équipes de Hewlett-Packard Laboratories. En 2007, je me suis lancé dans l’aventure entrepreneuriale en créant Dyyno, une start-up spécialisée dans l’élaboration de vidéos en ligne. En 2009, j’ai co-fondé une deuxième entreprise, Tango, qui développe des solutions permettant de passer des appels vidéos depuis un mobile. Lorsque nous avons lancé notre application en 2010, le succès a été fulgurant et près de 400 millions de personnes l’utilisent aujourd’hui à travers le monde. Nous employons 350 personnes et avons levé 367 millions de dollars depuis la création de Tango. Après avoir été successivement CTO et CEO de l’entreprise, je siège désormais au Conseil d’administration et je réalise à présent des investissements à titre privé.

Vous êtes également très impliqué auprès de la communauté française installée outre-Atlantique.

Je fais partie des membres fondateurs du mouvement French Tech dans la Silicon Valley car il est très important pour moi d’établir et de développer des ponts entre la France et la Californie. Je suis convaincu que les systèmes et les process américains ont beaucoup à apporter à l’Europe, notamment en termes d’efficacité. Un autre point qui me tient à cœur est l’entraide au sein de la communauté française : il est pour moi essentiel et naturel d’aider notamment les jeunes qui s’installent aux États-Unis.

Quel regard portez-vous sur l’École polytechnique ?

L’X est une École dont je suis très fier et je me sens redevable de l’éducation que j’ai eu la chance d’y recevoir. Tout ce qu’elle réalise, elle le fait avec le souci de l’excellence et c’est avec un immense plaisir que j’ai appris l’attribution du Prix Nobel de physique à Gérard Mourou. À travers lui, l’X mérite de recevoir cette distinction qui va permettre d’accroître son rayonnement international.

Depuis avril 2018, vous présidez le board du Friends of Ecole Polytechnique (FEP) qui relaie les actions de la Fondation aux États-Unis. C’est un symbole fort de votre attachement et de votre implication en faveur de l’École.

J’ai toujours été très actif dans les groupes d’Anciens en Californie, comme par exemple le Groupe X-Grant Silicon Valley, mais j’ai aujourd’hui envie de m’impliquer davantage pour l’École. C’est donc tout naturellement que j’ai accepté de devenir Chairman du Friends of Ecole polytechnique et ainsi, de relayer et de développer les actions de la Fondation outre-Atlantique. Aux États-Unis, il existe une forte tradition de la philanthropie et je suis très heureux que l’X mène des campagnes de levée de fonds. La campagne en cours va pérenniser les efforts de l’École et lui permettre de grandir.

Vous n’êtes pas seulement Président du FEP, vous êtes aussi Grand donateur et vous avez souhaité flécher vos dons pour qu’ils financent la bourse X-Grant Silicon Valley. De quoi s’agit-il ?

En tant que donateur, je souhaite soutenir l’X de manière générale mais je désire également soutenir spécifiquement un projet qui m’est cher : le programme X-Grant Silicon Valley que nous avons créé en 2013 avec d’autres Anciens installés en Californie. Chaque année, la bourse X-Grant Silicon Valley récompense des talents issus de l’écosystème entrepreneurial de l’X et vise à soutenir l’action de l’École en matière d’entrepreneuriat et d’innovation. J’espère que mon engagement fera des émules : tous les Anciens de l’École peuvent contribuer pour œuvrer ensemble en faveur de l’X et de son développement.

Retour