PAIRE : quand l’IA facilite le diagnostic médical

Créée par un médecin, Paul Blanc-Durand, et deux ingénieurs, Paul Jehanno (X 2012) et Pierre Saudin (Télécom Paris, Master X-HEC Entrepreneurs - M 2021), PAIRE est une start-up spécialisée dans le domaine de l'intelligence artificielle appliquée à la médecine nucléaire. Pour accélérer le développement de ses solutions, elle vient de lever 1,8 million d’euros.
PAIRE : quand l’IA facilite le diagnostic médical © Paire
11 déc. 2023
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Pionus : le premier outil d’aide au diagnostic en médecine nucléaire

L’aventure PAIRE débute en 2021 lorsque Paul Blanc-Durand, diplômé de médecine et doctorant en machine learning, rencontre Paul Jehanno et Pierre Saudin, tous deux ingénieurs, qui vont contribuer à rendre ses recherches accessibles et applicables. Leurs profils sont différents mais complémentaires, et leur ambition est la même : doter les médecins nucléaires d’une solution d’intelligence artificielle. Et leur idée séduit : ils remportent successivement le prix Bertrand Pivin et le prix Jean-Louis Gerondeau - Safran remis par la Fondation de l’X. Ensemble, ils créent alors PAIRE qui utilise l’IA pour détecter et analyser automatiquement les anomalies en médecine nucléaire. Cette spécialité utilise des isotopes radioactifs pour explorer des processus physiopathologiques et obtenir des images sur le fonctionnement métabolique du patient, notamment via la tomographie par émission de positons (TEP-Scanner), technique fréquemment utilisée en cancérologie.

« La médecine nucléaire est une spécialité sous tension : le nombre de médecins est stable alors qu’il y a de plus en plus de TEP à interpréter. Face à ce constat, nous développons un algorithme d’aide au diagnostic afin d’accompagner les médecins dans leur prise de décision. Pionus, notre premier produit marqué CE, permet de détecter, de segmenter et de quantifier automatiquement les lésions suspectes sur les examens de TEP-Scanner au FDG. Il a une forte sensibilité puisqu’il détecte 97 lésions sur 100 et apporte au médecin un examen enrichi qui l’aide à interpréter les résultats des TEP. Cet outil lui permet donc de gagner du temps, d’augmenter sa confiance en son diagnostic et de diminuer la variabilité des mesures et les erreurs », explique Pierre Saudin, CEO de PAIRE.

De l’aide au diagnostic au suivi thérapeutique

Actuellement déployé dans une dizaine de centres de médecine nucléaire à travers la France, et notamment dans des centres hospitaliers universitaires, Pionus est utilisé et testé par des spécialistes. « Grâce à sa haute sensibilité de détection et son excellente intégration en routine, PAIRE me sert de filet de sécurité et m’a permis d’accélérer considérablement ma vitesse de travail tout en conservant le même niveau d'interprétation des examens de TEP », témoigne le Docteur Axel van der Gucht, médecin nucléaire au CHU de Mulhouse. En parallèle, la start-up souhaite créér des partenariats scientifiques avec des centres privés pour accompagner les médecins dans une logique d’optimisation des services.

Si dans l’immédiat, la solution développée par PAIRE vise avant tout à faciliter le diagnostic, elle pourrait également à terme être utilisée à des fins thérapeutiques. « La médecine nucléaire évolue vite et commence à avoir des applications en thérapie. On note une résurgence de la théranostique, par exemple dans le cas du cancer de la prostate, dont l’objectif est de diagnostiquer et de traiter simultanément, avec des effets négatifs moindres pour le patient. Pour accompagner cette évolution et démocratiser ces nouveaux traitements, nous ambitionnons de lancer d’ici quelques années un produit permettant un suivi thérapeutique en oncologie », poursuit Pierre Saudin.

Une levée de fonds pour aller plus loin

En octobre dernier, PAIRE a annoncé avoir levé 1,8 million d’euros auprès de business angels et du fonds spécialisé en santé MEDEVICE CAPITAL : « une étape déterminante qui va lui permettre d'accélérer son développement en Europe ». Alors que la start-up n’emploie aujourd’hui que ses 3 co-fondateurs, les fonds levés vont notamment permettre de renforcer l’équipe pour poursuivre et accélérer le développement de ses solutions d’IA. « Nous prévoyons de recruter 4 collaborateurs sur différentes fonctions : règlementaire, développement commercial et bien sûr tech. Sur ce dernier aspect, nous recherchons un data scientist et un lead developer pour développer de nouvelles fonctionnalités, avec toujours en ligne de mire notre objectif de faciliter le travail des médecins et de faire progresser la médecine nucléaire », conclut Pierre Saudin.

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