Rencontre avec Patrick Le Tallec (X 1973), donateur de la Fondation

Tour à tour professeur, directeur général adjoint en charge de l’enseignement, directeur de laboratoire, porteur de chaire, Patrick Le Tallec a effectué une grande partie de sa carrière à l’École polytechnique et a contribué à son développement scientifique et académique. Aujourd’hui doyen du programme Bachelor, il est aussi très engagé aux côtés de la Fondation dont il soutient les actions depuis plus de 20 ans.
Rencontre avec Patrick Le Tallec (X 1973), donateur de la Fondation
25 avr. 2022
Portrait

Ancien élève de la promotion X 1973, Patrick Le Tallec a toujours gardé un lien fort avec l’École polytechnique. Après ses études à l’X et à l’École nationale des ponts et chaussées, il décide de se former à la recherche aux États-Unis où il obtient un PhD à l’Université du Texas à Austin en 1980. « Avec plusieurs camarades de promotion, parmi lesquels Jean Tirole et Pierre Haren qui ont intégré le MIT et qui comme moi, étaient soutenus financièrement par le corps des Ponts et Chaussées pour effectuer un PhD, nous formions un petit groupe parti acquérir une expérience par la recherche outre-Atlantique, ce qui se faisait peu à l’époque », se souvient Patrick Le Tallec. « Les années que j’ai passées aux États-Unis et plus tard, les différents postes de Visiting Professor que j’ai occupés à Stanford, à l’Université du Minnesota ou encore à Shanghai, m’ont apporté une ouverture sur le monde et une perspective internationale pour mener mes recherches », poursuit-il.

De retour en France, Patrick Le Tallec soutient sa thèse de doctorat en sciences mathématiques et poursuit une carrière d’ingénieur-chercheur au sein du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées. En 1988, il devient professeur de mathématiques appliquées à l’Université Paris Dauphine où il enseignera pendant plus de 10 ans. Recruté par Pierre Faurre, alors Président du conseil d’administration, il est nommé Directeur général adjoint de l’École polytechnique en charge de l’enseignement en 1999. « À la fin des années 90, l’École polytechnique a amorcé un tournant de son histoire avec la réforme X 2000 qu’il nous a fallu mettre en œuvre. Celle-ci visait notamment à internationaliser le recrutement des élèves et à réformer le cycle ingénieur, en particulier la 4e année dans les écoles d’application. C’est à cette époque, et grâce au soutien de la Fondation, que les chaires d’enseignement et de recherche ont par ailleurs commencé à se développer, renforçant ainsi les liens entre l’École et les entreprises », explique Patrick Le Tallec qui occupera ce poste pendant 5 ans.

En 2004, il rejoint le département de mécanique de l’X en tant que professeur avant de prendre la direction du Laboratoire de mécanique des solides (LMS) en 2010. Ses travaux de recherche, récompensés par le Prix Blaise Pascal de l'Académie des Sciences, et par le Prix CISI en Calcul Scientifique, portent notamment sur la modélisation multiéchelles et multiphysique en calcul des matériaux et des surfaces. « En utilisant la mécanique et les mathématiques appliquées, nous cherchons à modéliser et à simuler pour répondre aux besoins de l’industrie. L’objectif est d’observer, de mettre en équation et de prédire. Pendant près de 30 ans, j’ai par exemple travaillé sur la simulation des pneumatiques avec Michelin. Les nombreuses thèses réalisées au sein du LMS sur ce sujet ont permis de développer des modèles de plus en plus performants et sûrs, grâce à la simulation qui limite les essais longs et coûteux », indique Patrick Le Tallec. Ses recherches s’inscrivent également dans le cadre de chaires à l’instar de la chaire « Énergies du XXIe siècle » soutenue par EDF ou de la chaire André Citroën, financée par PSA Groupe devenu Stellantis, qu’il a portée de 2011 à 2019.

Après 10 années passées à la tête du Laboratoire de mécanique des solides, Patrick Le Tallec a été nommé Doyen du Bachelor of Science de l’X en novembre 2020. À travers ce poste qui le place au contact direct d’étudiants venus du monde entier, il a aujourd’hui à cœur d’accompagner les jeunes talents « pour qu’ils aillent au bout d’eux-mêmes, sans renier leur culture scientifique et humaine ».

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