Colonel Bernard Tourneur, chef de corps et Directeur de la Formation Humaine et Militaire à l’X

L’année 2015 a été fortement marquée par de terribles attentats. Le Colonel Bernard Tourneur rappelle l’importance de la Formation Humaine et Militaire enseignée à l’X et réaffirme l’ADN de l’École, productrice de leaders sous statut militaire.
Colonel Bernard Tourneur, chef de corps et Directeur de la Formation Humaine et Militaire à l’X
09 déc. 2015
Portrait

En quelques mots, pourriez-vous nous expliquer votre vision de la Formation Humaine et Militaire ?
La Direction de la Formation Humaine et Militaire (DFHM) poursuit deux objectifs principaux : développer des compétences comportementalistes individuelles (confiance en soi, capacité à travailler en collectivité, capacité de communiquer, respect des autres…) et former des futurs cadres du domaine public ou privé qui comprennent l’importance et le rôle de la Défense, à travers notamment la notion de service public et d’intérêt général. 
Comment cette Formation est-elle enseignée à l’Ecole ? 
Dès leur entrée à l’X, les élèves réalisent une période de formation humaine et militaire de 7 mois : 3 semaines à la Courtine pour apprendre l’importance de la vie en collectivité, acquérir l’esprit de groupe, se concentrer sur les valeurs de l’autre : respect, partage… Puis ils choisissent de partir pour 6 mois en formation militaire (armée de l’air, de terre, gendarmerie, marine nationale) ou civile (travail en prison, dans des associations, dans des lycées défavorisés…). Le but est de leur faire vivre des situations de responsabilités et de développer leurs capacités personnelles et leur esprit au service des autres. Puis, pendant toute leur scolarité, ils sont encadrés par des instructeurs militaires en continu, notamment dans le cadre d’un enseignement sportif qui leur rappelle l’importance de l’effort et de l’esprit d’équipe, ainsi qu’un accompagnement dans l’organisation de la vie périscolaire. Ces officiers et sous-officiers sont présents au quotidien pour leur enseigner une discipline de vie saine et constructive.
Nouveau Directeur de la Formation Humaine et Militaire depuis juillet 2015, et ancien Pompier de Paris, quelles sont vos ambitions en la matière pour l’Ecole polytechnique ? 
Je souhaite poursuivre le travail de mes prédécesseurs, pour continuer d’offrir aux élèves ce cadre de formation humaine et militaire unique. Notre devoir est de faire prendre conscience aux élèves que l’esprit de Défense dépasse leur formation militaire initiale et leur stage de formation humaine, et que leur responsabilité, au service de l’intérêt général, va plus loin et dépasse les murs de l’École. Ils doivent comprendre pourquoi cette formation est essentielle pour toute leur vie
Il me semble également important de renforcer l’intégration et l’adhésion au modèle polytechnicien des élèves internationaux. Aujourd’hui, seuls les élèves français participent à la Courtine et au stage militaire ou civil. Les élèves francophones peuvent le faire sur la base du volontariat. Je réfléchis à ouvrir ces activités aux élèves qui ne seraient pas francophones, pour les rapprocher des élèves français. 
Quel rôle l’X doit-elle jouer pour la France, et notamment au regard des terribles événements de novembre dernier ?
L’École polytechnique est à une place centrale. Je crois que la Défense de notre pays se joue au-delà du rôle strict des armées. L’X accompagne des cadres, venus de tout horizon, qui comprennent, par leur formation unique, le lien à la Défense. Grâce à cela, les élèves ont envie de servir leur pays, quelle que soit leur orientation professionnelle. Ils ont développé le sens du collectif et de l’intérêt général, nécessaires à notre Nation. La création de ces valeurs communes humanistes est essentielle pour construire un monde meilleur et plus stable. En cela, l’X joue un véritable rôle.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué en arrivant à l’École polytechnique, il y a quelques mois ? 
J’ai été séduit par la spontanéité des relations entre les cadres et les élèves, et également par la grande curiosité des jeunes. Ils réalisent pleins de choses et s’intéressent à de nombreux domaines. 
Retour