Traditions et contradictions : un portrait de la promotion 1865

Par Adèle Pass-Lanneau (X2013)
Traditions et contradictions : un portrait de la promotion 1865
23 fév. 2016
Articles élèves, Patrimoine

« Le sujet [de l’X] n’est point épuisé pour ceux qui, répudiant, comme nous, toute prétention à la gravité de l’historien, cherchent simplement dans le passé de l’Ecole, ce qui peut distraire et amuser les nouvelles générations d’élèves. »  L'argot de  l'X, 1894.

Savons-nous à quoi ressemblait l’X il y a 150 ans ? L’Ecole Impériale Polytechnique avait alors déjà plus de 70 ans, elle avait déjà vu passer nombre de personnalités illustres, elle était déjà le siège de traditions fortes et uniques. Mais quelles traditions exactement ? Comment vivaient nos antiques de la promotion X1865 ? Quel était leur quotidien, et plus encore, quel était leur esprit ? En plongeant dans les archives de l’Ecole, à l’occasion du séminaire d’Histoire des sciences, j’ai pu consulter des ouvrages de cette période, textes et iconographies qui nous éclairent sur cette antique promotion.

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Une version courte de cet article a été publiée dans la Jaune et la Rouge en 2015 : Adèle Pass-Lanneau, "Traditions et contradictions : un portrait de la promotion 1865", La jaune et la rouge, 707 (2015), p. 14-18.

Photographie de la 2ème division de la promotion 1865.  

Quelques compléments à cet article au sein des collections patrimoniales de l'Ecole :

  •  Émile Lemoine  (X 1860 ; 1840-1912) est l'inventeur et le premier organisateur de la fête du Point Gamma qu'il dénomme en  référence aux références de son professeur d’astronomie, le capitaine Laussédat, au point par où passe la terre à l’équinoxe de printemps. Il fonde également le club musical "La Trompette", pour lequel Camille Saint-Saëns a composé plusieurs morceaux. Devenu par la suite ingénieur - notamment au service du gaz de la ville de Paris-, Lemoine a maintenu pendant toute sa carrière une actitivité de recherche en mathématiques en développant notamment la "géométrie du triangle".

  • Roger Denys (X 1865 ; 1847-1923).  Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, il participe avec d’autres polytechniciens  à la construction du barrage de Bouzey servant à alimenter en eau le canal de l’Est. L’ouvrage qui s’effondre le 27 avril 1895 faisant victimes et dégats matériels, entraîne la mise en cause des "X", qui seront acquittés.

 

  • Isidore Hanusse (X 1865 ; 1848-1920) : cet élève de la promo 1865 entre dans le corps des ingénieurs hydrographes en 1867. Comme ingénieur en chef, il est chargé de missions en Cochinchine, dans les Antilles puis sur les côtes de France. De 1882 à 1886, il préside à la triangulation complète des côtes de Tunisie. En 1905, il est directeur du Service hydrographique de la marine.
  • Émile Heurteau (X 1865 ; 1848-1927) : devenu ingénieur des mines, cet ancien de la promotion 1865 se rend en Nouvelle-Calédonie pour étudier les ressources minérales et surveiller les prospecteurs australiens attirés par l’annonce de la découverte de gîtes de cuivre et d’or. C’est lui qui fit régler par un arrêt du 13 septembre 1873 le régime minier de la colonie. Revenu en France en 1874, il est nommé en 1875 secrétaire adjoint de la commission des inventions et réglements concernant les chemins de fer. La direction de la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans se l’attache bientôt. Il est directeur de la compagnie de 1886 à 1910. De 1904 à 1923 il est vice-président du conseil supérieur du travail, président du conseil d’administration de la compagnie des forges et aciéries de la Marine et d’Homécourt (1915) et de la compagnie d’Anzin (1920). Il a été aussi administrateur de plusieurs sociétés dont le Crédit national et la compagnie française des pétroles.

  • Achille Le Bel (X 1865 ; 1847-1930). À sa sortie de l’École, Il dirige l’exploitation des gisements de pétrole de Pechelbronn. Chimiste, il travaille comme préparateur de Balard (1871), puis de Wurtz (1872). En 1874 il émet l’hypotèse du "carbone asymétrique", et introduit la théorie du "carbone tétraédrique", jetant ainsi les bases de la chimie organique moderne. Il sera élu membre de l’Académie des sciences en 1929.

  • Georges Sorel (X1865 ; 1847-1923). Ingénieur des ponts et chaussées, philosophe connu pour sa théorie du syndicalisme révolutionnaire. Sa doctrine et ses écrits l’obligent vite à abandonner son état de fonctionnaire. À la fois antiparlementariste et révolutionnaire, sa pensée a influencé de nombreux penseurs et hommes politiques du XXe siècle, tant de droite que de gauche, de Lénine à Mussolini.

  • Charles René Zeiller (X 1865 ; 1847-1915). Ingénieur des Mines, il est affecté au contrôle du chemin de fer d’Orléans (1874-84), en même temps qu’au service des collections de paléobotanique (végétaux du carbonifère) des Mines (1881). Il est chargé des leçons de paléontologie végétale au sein de cet établissement (1887). Il sera élu à l’Académie des sciences, dans la section de botanique en 1901. On lui doit des études sur la faune spéciale des bassins houillers de l’hémisphère austral.

 

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