1972-2022 : 50 ans de féminisation de l’École polytechnique

Cinquante ans après l’ouverture du concours du Cycle Ingénieur de l’École polytechnique aux femmes, l’X a inauguré une exposition consacrée à sa féminisation et aux parcours inspirants de ses anciennes, en présence de nombreuses d’entre elles mises à l’honneur à cette occasion.
1972-2022 : 50 ans de féminisation de l’École polytechnique
31 Mar. 2022
Institutionnel

L’exposition  "50 ans de féminisation de l’École polytechnique : Célébrer et Inspirer" a été inaugurée en présence de nombreuses anciennes dont les parcours inspirants sont présentés à cette occasion.

"Au travers de cet anniversaire, l’École souhaite célébrer les polytechniciennes et en inspirer d’autres", a déclaré Eric Labaye, président de l’École polytechnique lors de cette inauguration.

"Cette exposition ne met pas seulement en lumière des polytechniciennes mais aussi des femmes issues des programmes doctoraux de l’École et les premières femmes diplômées des cursus mis en place depuis quelques années seulement : le Bachelor, le Master of Science & Technology et le programme Executive Master. Elles aussi font partie de l’histoire de l’École polytechnique et la façonnent", a-t-il poursuivi.

"Au cours des années, l'X a poursuivi son processus de féminisation, au travers notamment de ces nouveaux programmes (...) Les résultats obtenus grâce aux actions mises en place par le Pôle Diversité et Réussite et grâce à l'engagement des élèves de l'X, nous encouragent à redoubler d'efforts afin de contribuer à féminiser nos formations, mais aussi nos personnels, dont notre corps professoral", a souligné Eric Labaye, affichant l'ambition de l'X d'atteindre 30% de femmes d’ici 2026 au sein de ses cursus et 40% de femmes en termes de recrutement d’enseignantes-chercheuses.

Anne Duthilleul-Chopinet, major d’entrée en 1972 et l’une des sept premières femmes à avoir intégré le Cycle Ingénieur de l’X, dont le parcours est présenté dans cette exposition au côté de celui de plus de cinquante polytechniciennes et d’anciennes ou étudiantes d’autres cursus, a ensuite pris la parole.

Elle a salué la mémoire de Michel Debré, qui comme ministre de la Défense du gouvernement Pompidou de juin 1969 à mars 1973, avait pris la décision d’ouvrir l’X aux femmes après leur avoir donné accès aux carrières d’officies-généraux dans les forces armées.

Evoquant les deux axes de l’exposition « Célébrer et Inspirer », elle a appelé à célébrer la formation de très haut niveau scientifique associée aux humanités et aux sciences sociales offerte par l’X.

"Cette École m’a inspiré non seulement par la rigueur du raisonnement (…) mais parce qu’elle nous ouvre l’intelligence au maximum. Cette recherche de la compréhension de ce qui nous entoure, cette recherche de la vérité en quelques sorte, elle inspire notre liberté", a-t-elle dit.

Elle a aussi témoigné que, pour elle, une inspiration apportée par l’X a "été de rendre à la société ce que l’École nous a permis d’acquérir et de pouvoir nous rendre utile à la mesure de ce que nous avions reçu" en oeuvrant pour "le bien commun.

Visite virtuelle

Eulalie Chabert (X2020), coprésidente de l’association d’élèves X au Féminin, a plaidé pour un renforcement de la féminisation et de la diversité sociale de l’X. Elle a rappelé que la proportion de filles au sein du Cycle Ingénieur n’est encore que de 17% - un chiffre comparable à celui des autres écoles d’ingénieurs – malgré les efforts déployés par l’X et son Pôle diversité et Réussite pour promouvoir les filières scientifiques d’excellence.

"Il faut se demander pourquoi les filles ne choisissent qu’assez peu les sciences. Il y a certes un argument d’autocensure sur lequel il faut travailler", a-t-elle dit mais "il ne faut pas négliger les biais sexistes au quotidien, les difficultés rencontrées à toutes les étapes du parcours par les filles, la nécessité d’être encouragée, de pouvoir assumer d’avoir de l’ambition en tant que filles."

Elle a aussi déploré le "faible nombre de modèles féminins autour de nous qui fait qu’il est difficile de se représenter encore aujourd’hui ce que c’est que d’être une ingénieure en tant que femme Cela participe à une reproduction de genre contre lesquels nous devons lutter", a-t-elle dit. Saluant l’intérêt d’une exposition mettant en avant les parcours de femmes "inspirantes et puissantes", elle a insisté sur le chemin à parcourir pour renforcer la féminisation de l’X et a dit espérer que "nous allons le faire tous ensemble pour que les objectifs que l’École s’est donnée sur ce plan soient atteints".

L’exposition "50 ans de féminisation de l’École polytechnique : Célébrer et Inspirer" comporte deux parties : la première retrace près de deux siècles de présence-absence des femmes à l’X et donne à voir comment une École réservée aux hommes comblait l’absence des femmes en son sein, soulignant que les questions d’identité de genre sont loin d’être nouvelles ; la deuxième met en exergue des parcours souvent pionniers et toujours inspirants de diplômées et d’étudiantes de l’École polytechnique au travers de portraits soulignant leurs succès et leurs accomplissements pour donner envie aux générations à venir de suivre leur exemple. Une visite virtuelle est accessible sur le site dédié.

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