Des chercheurs du CREST récompensés par le Financial Times

Dans le cadre des « Responsible Business Education Awards », le Financial Times a récompensé les travaux d' Alexis Louaas et Pierre Picardsur des mécanismes d’assurance venant en aide aux agriculteurs de pays en développement.
Des chercheurs du CREST récompensés par le Financial Times
25 jan. 2022
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Comment concevoir des mécanismes d’assurances des pertes de récoltes liées aux aléas climatiques qui puissent bénéficier à de petites exploitations agricoles ? C’est la question étudiée par les économistes du Centre de recherche en économie et statistique (CREST*) Alexis Louaas et Pierre Picard, en coopération avec des économistes de l’Imperial College (Londres). Une de leurs publications scientifiques récentes vient de recevoir un Academic Research Award du Financial Times, lequel récompense des travaux académiques ayant un impact important sur des problématiques sociales concrètes.

« Un des éléments qui compliquent l’accès à des assurances agricoles, notamment en Afrique, est la difficulté à constater, mesurer et vérifier l’ampleur des pertes sur le terrain, ce qui est particulièrement couteux » explique Pierre Picard, professeur d’économie et membre du Haut Collège de l'École polytechnique. C’est pourquoi tendent à se développer des assurances dites « paramétriques », dans lesquelles les indemnités sont versées non pas en fonction des pertes mesurées, mais sur la base d’indices, par exemple des données météorologiques liées -même si de manière imparfaite- aux rendement agricoles. Ces données récoltées par satellites sont disponibles facilement et rapidement, ce qui diminue le coût de l’assurance.

Les chercheurs ont étudié théoriquement les possibilités et les limites d’un tel dispositif dans le cadre de petites exploitations agricoles en Tanzanie, en le couplant à une autre problématique : celle de l’accès à de meilleures technologies. En effet les agriculteurs les plus pauvres ne peuvent parfois même pas acheter d’engrais. Les assurances en question sont donc associées à des microcrédits, c’est-à-dire à des petits prêts aux agriculteurs leur permettant d’accéder à de meilleurs moyens techniques pour développer leur activité.

« Notre article est principalement théorique, mais les données récoltées en Tanzanie ont aussi permis d’effectuer des simulations. Ce travail est mené en collaboration avec des acteurs locaux, dans le cadre du projet ARISE » précise Pierre Picard. L’objectif général est d’améliorer l’aide au développement par des mécanismes d’incitations et de partage des risques.

*CREST : une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris, ENSAE Paris - Institut Polytechnique de Paris, GENES

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