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Le Mus’X enrichit ses collections du portrait d’un ancien élève de l’École, daté de 1814

L’œuvre de Césarine Davin-Mirvault (1773-1844) a été acquise via une préemption lors d’une vente à l’Hôtel Drouot avec le soutien de la Fondation de l’École polytechnique et de la Sabix. Elle représente un jeune polytechnicien, en uniforme de l’École polytechnique, devant le fort de Vincennes en 1814, lors de la bataille de Paris. Elle a été présentée pour la première fois à l’École, lors d’une cérémonie, au Mus’X, le musée de l’X, le 13 mai 2025.
De gauche à droite : Kees van der Beek ; Philippe Moiroud, président de la SABIX et Jean-Paul Cottet, délégué général de la FX
13 mai. 2025
Institutionnel, La Fondation

Le Mus’X, le musée de l’École polytechnique, enrichit ses collections d’un portrait d’un ancien élève de l’École impériale polytechnique devant le fort de Vincennes, daté de 1817, par Césarine Davin-Mirvault (1773-1844), peintre et miniaturiste, élève notamment de Jacques-Louis David. 

Le Mus’X valorise les collections patrimoniales de l’X, gérées par sa bibliothèque et héritage de 225 ans d’histoire et de découvertes scientifiques. Ouvert en 2018, il abrite une exposition permanente regroupant 300 pièces et organise des expositions temporaires. 

En mars 2021, il a révélé ses collections inédites sur Google Arts & Culture rendant accessible pour la première fois au grand public une collection de près de 2000 pièces issues de ses collections scientifiques, historiques et artistiques. Dans le prolongement de cette réalisation, le Mus’X a accueilli les parties prenantes du projet Métavers des Musées lors d’un événement le 3 décembre 2024. Opération soutenue par l’État dans le cadre du dispositif « Numérisation du patrimoine et de l’architecture » de la filière des industries culturelles et créatives du programme France 2030, le Métavers des Musées souhaite répondre au besoin d’agrégation des numérisations du patrimoine en offrant aux visiteurs un seul point d’entrée dans un univers 3D aux multiples portails vers des lieux d’expositions virtuels.

Le jeune polytechnicien portraituré par Césarine Davin-Mirvault est représenté posant assis, se tenant la tête de la main droite, le coude reposant sur son shako, en uniforme de l’Ecole polytechnique avec ses boutons à l’aigle impérial. A l’arrière-plan on distingue des artilleurs avec leurs canons prêts à défendre Paris face aux Alliés austro-russo-prussiens, juste avant la capitulation napoléonienne du 31 mars 1814, marquant la chute du Premier Empire. 

Pour Césarine, ce tableau signe un peu la fin d’une époque, elle qui a beaucoup portraituré les dignitaires de l’Empire. Il se rattache aussi à la riche iconographie sur l’implication des polytechniciens dans la plupart des grandes crises politiques du XIXe siècle. 

Une identité encore énigmatique

Qui est l’élève représenté ici ? Pour l’instant, nous ne le savons pas. En effet, il a été identifié dans le catalogue de la vente comme étant un certain M. Petit, élève attaché à la batterie de Vincennes.

Les registres matricules des archives listent trois élèves portant le patronyme de Petit pour les promotions qui ont participé à la bataille de Paris ; ils sont tous dans la promotion 1812. 

Deux d’entre eux, Narcisse et Jean-Jacques, sont blonds aux yeux bleus. Le troisième, Joseph Petit, avait les yeux gris et les cheveux châtain clair. Or ici l’élève a les yeux marrons. Il ne s’agit donc pas de Petit.

 Considérée comme un bastion bonapartiste, l’École polytechnique sera démilitarisée par Louis XVIII, et ses élèves, pour la plupart acquis aux idées libérales, resteront durablement frondeurs et hostiles aux pouvoirs en place, prenant part à la révolution de 1830 et plus encore à celle de 1848… puis s’opposant au coup d’État du prince-président, futur Napoleon III. 

Galerie de portraits

La participation des polytechniciens à la Révolution de Juillet 1830 et aux journées dites des Trois Glorieuses (28, 29 et 30 juillet) qui mettent un terme à la seconde Restauration et porte sur le trône un nouveau roi, Louis-Philippe Iᵉʳ, à la tête d'un nouveau régime, la monarchie de Juillet, a notamment été illustrée par le tableau de Georges Moreau de Tours, « la mort du polytechnicien Vaneau » (X1829), réalisé en 1891, acquis par l’Etat et en dépôt à l’École polytechnique depuis 1976. 

Dans son célèbre tableau, « La Liberté guidant le peuple », peint fin 1830, Delacroix évoque aussi l’implication des polytechniciens dans les Trois Glorieuses. Un polytechnicien en uniforme figure en effet dans le groupe des ouvriers et des bourgeois, des vieux comme des jeunes, emmené par la Liberté au bonnet phrygien brandissant un drapeau tricolore.

Le tableau de Césarine Davin-Mirvault s’inscrit aussi dans la galerie des portraits peints de polytechniciens en uniforme de leur École comme celui de Claude-Armand Gérôme (1827-1850) par son frère Jean-Léon (1824-1904) mis en vente à l’Hôtel Drouot en juin 2013 et acquis sur souscription en 2017 par le Fitzwilliam Museum (Université de Cambridge) à l’occasion de son bicentenaire ou encore celui du baron Alexandre Legros en uniforme polytechnicien par Pierre Duval Le Camus (1790 – 1854) un peu plus jeune que Césarine, moins marqué par les commandes bonapartistes et qui fit carrière sous la Restauration, devenant le peintre privilégié de la duchesse de Berry. Le portrait de Sadi Carnot (X1812) par Louis-Léopold Boilly (1761-1845), un peu plus âgé que Césarine, permet quant à lui d’évoquer l’exposition consacrée au père de la thermodynamique par le Mus’X du 15 mai au 20 décembre 2024 à l’occasion du bicentenaire de la publication de ses « Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance ». 

Le tableau a été présentée officiellement le 13 mai 2025, par Kees van der Beek, la bibliothèque étant rattachée à la direction de la recherche, et par la SABIX et la Fondation, mécènes dans le cadre de cette opération.

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