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Prix Gerondeau – Safran 2022 : L’entrepreneuriat au long cours
La 12e édition du Prix Jean-Louis Gerondeau – Safran a récompensé trois start-up – Amphitrite, Stratolia et Surge – pour leurs innovations respectivement dans les domaines du transport maritime, de l’observation terrestre et de la santé.
Créé en mémoire de Jean-Louis Gerondeau (X 1962) et doté d’un montant global de 45.000 euros à répartir entre trois projets au maximum, le Prix Gerondeau – Safran a pour pour objectif de favoriser l'émergence ou la maturation de projets innovants portés par des équipes issues de l’écosystème entrepreneurial de l'École polytechnique et de l’Institut Polytechnique de Paris, dont l'École polytechnique est l’un des membres fondateurs.
Depuis sa création, il a permis de soutenir des start-up qui ont aujourd’hui un fort rayonnement en France et à l’international : SourceLAB (2011), Stilla Technologies, Wandercraft et Ynsect (2012), FeetMe et Sensome (2013), Airthium, Cardiologs et Dreem (2014), DeepColor, Ecov et Wingly (2015), Donecle et Forssea Robotics (2016), Seald, Vittascience et Zeta Technologies (2017), Hinfact, Mila et Okomera (2018), InBolt, Néolithe et Omini (2019), Escape, Hiperssys et Tarmac Technologies (2020), Beyond Aero, Manitty et PaIRe (2021).
Intervenant à l’occasion de la 12e remise du prix, Rémi Dangla (X 2005, Master et Doctorat à l’X)- co-fondateur de Stilla Technologies et lauréat en 2012, a souligné la particularité des projets sélectionnés dans le cadre du Prix Gerondeau – Safran et l’importance que revêt le Prix pour ses récipiendaires.
« Si vous êtes lauréat de ce prix, c’est que vous vous inscrivez dans un projet industriel, un projet technologique, un projet ambitieux où vous avez la volonté de changer une industrie, de changer des usages, de changer… le monde je l’espère ; mais cela demande beaucoup de temps et d’argent », a-t-il dit.
« Une aventure entrepreneuriale dans un domaine industriel, dans un domaine technologique, demande nécessairement du temps, c’est un domaine d’entrepreneuriat qui n’est pas celui souvent mis en avant, qui n’est pas celui des réussites ultrarapides de fondateurs qui deviennent multimillionnaires en deux ou trois ans avec une application et des millions d’utilisateurs à travers le monde », a-t-il insisté.
Soulignant l’apport du Prix Gerondeau – Safran, Rémi Dangla a estimé qu’il s’agissait « d’un premier coup de pouce indispensable » dans une aventure au long cours.
« Il a l’air modeste avec un chèque de quelques milliers d’euros mais c’est un chèque dont on peut faire levier pour lever des financements… et c’est surtout un accès à tout l’écosystème (de l’Ecole polytechnique) : vous êtes au cœur d’un plateau technologique exceptionnel, entourés de chercheurs exceptionnels, vous avez accès à un réseau exceptionnel d’entrepreneurs, d’industriels, de financiers et cela il faut absolument l’exploiter », a-t-il poursuivi à l’adresse des nouveaux lauréats.
Vous trouverez ci-dessous une brève présentation des trois projets récompensés par l’édition 2022 du Prix Gerondeau – Safran :
*Amphitrite. Créée par Evangelos Moschos (Doctorat X 2022), spécialiste en intelligence artificielle, Briac Le Vu, océanographe et ingénieur de recherche et Alexandre Stegner, chercheur CNRS et professeur à l’X, Amphitrite propose de décarboner les trajets des navires marchands qui représentent 3% des émissions mondiales de CO2. La start-up, qui émane du Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS, École polytechnique - IP Paris, ENS, Sorbonne Université), développe des méthodes brevetées d'analyse et de fusion des données océaniques satellitaires pour optimiser les trajets maritimes. Actuellement basée au Centre d’Entrepreneuriat et d’Innovation de l’X, Amphitrite travaille en collaboration avec des acteurs comme Louis Dreyfus Armateurs ou le CNES, et prévoit de lancer en 2023 un démonstrateur d’optimisation de trajets maritimes en mer Méditerranée.
*Stratolia. Créée par Louis Hart-Davis (X 2018), Hugo Marchand (X 2018) et Dylan Herry, Stratolia propose un service d’observation et d’imagerie de la Terre par ballons stratosphériques manœuvrants, évoluant au gré des vents pour cibler la zone à étudier. Équipés d’une nacelle - conçue au sein de l’espace de prototypage du Drahi - X Novation Center - reliée à un logiciel pour contrôler leur direction, ces ballons pourraient être utilisés pour des applications multiples : détection de feux de forêt, surveillance du trafic maritime ou de théâtres d’opérations militaires, réponse à une crise comme un tremblement de terre…
*Surge. Chaque année, près de 8 millions d’opérations chirurgicales ont lieu en France. Une sur cinq entraîne des complications post-opératoires pouvant nécessiter une réhospitalisation. Pour anticiper et limiter ces complications, Brice Gaudillière (X 1997), professeur associé à Stanford, et Julien Hédou (X 2015) ont créé Surge et développent une solution diagnostique brevetée reposant sur l’analyse du système immunitaire du patient en pré-chirurgical. L’équipe de Surge, qui rassemble des médecins et des ingénieurs en France et aux États-Unis, a débuté en septembre 2022 un essai clinique en partenariat avec l’Hôpital Foch (Suresnes) et ambitionne de commercialiser sa solution à l’horizon 2025.