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Six lauréates du prix l’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science en lien avec l’Ecole polytechnique

Victoire Cachoux (X2013), Flore Sentenac (X2014), Lucile Vigué (X2015), Anne Nguyen (X2014), Marie Cherasse, en thèse au Laboratoire des solides irradiés, et Angèle Niclas, postodoctorante au Centre de mathématiques appliquées, font partie des lauréates du prix l’Oréal-UNESCO 2022 pour les femmes et la science, qui récompense leurs travaux de recherche menés dans le cadre de leur doctorat.
Six lauréates du prix l’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science en lien avec l’Ecole polytechnique
11 oct. 2022
Éducation, Recherche, Prix et Distinctions, CMAP, CREST, LSI

Le prix l’Oréal-UNESCO récompense chaque année 35 femmes scientifiques via le programme Jeunes Talents France. En 2022, Victoire Cachoux, Marie Cherasse, Flore Sentenac, Lucile Vigué, Anne Nguyen et Angèle Niclas reçoivent ce prix. Toutes sont passées par l'X pour leurs études ou dans un des laboratoires affilié à l'Ecole pour leurs recherches. En plus de reconnaître la qualité de ces travaux de recherches (voir le résumé ci-dessous pour chacune des lauréates), le prix l’Oréal-UNESCO a également pour objectif d’améliorer la visibilité des femmes en sciences. Un sujet toujours d'actualité. Cet engagement parle aux lauréates, dont Victoire Cachoux : « La présence des femmes est un vrai sujet, surtout dans les sciences quantitatives. Il y a plus de femmes en biologie, mais celles-ci sont encore rares plus on monte dans la hiérarchie. De plus, avoir une communauté la plus diverse possible permet d’éviter de perpétuer des biais -notamment des biais sexistes- et de mieux affronter les questions éthiques, qui se posent forcément. »  « Il y a très peu de femmes, abonde Flore Sentenac. Même si je n’ai jamais ressenti personnellement cela comme un obstacle, cela pose question. D’autant qu’il y a plein de raisons de se lancer, en particulier dans les data science : c’est un domaine passionnant, qui peut être appliqué à énormément de sujets variés et où les débouchés professionnels sont nombreux. »

 

La thèse de Victoire Cachoux (X2013) réalisée à l'Institut Curie vise à mieux comprendre l’apoptose, le phénomène de mort programmée des cellules. « Lors du développement normal des organismes des cellules sont évidemment créées mais d’autres sont aussi éliminées au fur et à mesure de la croissance, explique-t-elle. Or, si on comprend plutôt bien quels gènes sont en cause dans l’apoptose, les autres régulateurs sont moins bien connus ». Sous la direction de Yohanns Bellaïche et Boris Guirao, le but de Victoire Cachoux a été d’analyser et d’extraire des informations, grâce à des outils d’apprentissage statistiques, de la très grande quantité de données recueillies à l’Institut Curie lors du développement de tissus du thorax dorsal des mouches drosophiles. Ses travaux ont notamment mis en évidence l’importance de paramètres physiques comme la géométrie des cellules.

Marie Cherasse mène ses travaux de thèse au sein du Laboratoire des Solides Irradiés (LSI*) à l’École Polytechnique, en partenariat avec l’Institut Fritz Haber à Berlin. Son objectif est de comprendre et d’améliorer les propriétés de matériaux appelés « pérovskites » capables de convertir le rayonnement solaire en électricité. A terme, cela permettrait de développer l’usage de l’énergie solaire en augmentant l’efficacité des panneaux photovoltaïques. Au-delà des panneaux photovoltaïques, ces matériaux pourraient également être utilisés comme composants des LEDs ou détecteurs de rayons X.

*LSI : une unité mixte de recherche CEA, CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris

Flore Sentenac s’intéresse à des outils d’apprentissage statistiques, que l’on regroupe aujourd’hui sous le terme d’intelligence artificielle (IA). Ces techniques sont aujourd’hui utilisées dans de nombreux algorithmes avec beaucoup de succès, mais sans qu’on puisse expliquer en totalité pourquoi ils fonctionnent. Dans le cadre de sa thèse au Centre de recherche en économie et statistique (CREST*) sous la direction de Vianney Perchet, Flore Sentenac tente de comprendre les limites de ces algorithmes, en particulier dans le cas des algorithmes séquentiels, c’est-à-dire lorsque les données ne sont pas accessibles d’un coup, mais se révèlent peu à peu, par exemple au fur et à mesure de la navigation d’un utilisateur sur internet. Ces travaux contribuent à apporter des garanties théoriques au fonctionnement de ces algorithmes, notamment afin qu’ils soient compatibles avec la préservation de la confidentialité.

*CREST : une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris, ENSAE Paris - Institut Polytechnique de Paris, GENES

 

Lucile Vigué (X2015) débute une 3e année de thèse à IAME, un laboratoire Inserm situé au sein de la faculté de médecine de Bichat dans le Nord Est parisien. Elle effectue un doctorat de bio-informatique en théorie de l'évolution sur la bactérie Escherichia coli. Les bactéries mutent sans cesse, et Lucile Vigué utilise des modèles statistiques pour comprendre l'effet de ces mutations. Cela lui permet d'analyser les mécanismes par lesquels Escherichia coli s'adapte pour devenir résistante à un traitement ou plus virulente lors d’une infection.

 

Angèle Niclas vient de démarrer un postdoctorat au Centre de mathématiques appliquées (CMAP*) à l'Ecole polytechnique. Lors de sa thèse au sein du Département Mathématique Informatique de l’Institut Camille Jordan (École Centrale de Lyon), elle a consacré ses recherches aux « problèmes inverses ». Son but était de retrouver mathématiquement les défauts de structures comme les fibres optiques, en étudiant les équations des ondes se propageant aux fréquences particulières de résonance. De telles méthodes de contrôle non destructives permettent de suivre l’état des matériaux au cours du temps. Au cours de son postdoctorat avec Josselin Garnier au CMAP, Angèle Niclas compte approfondir son étude des problèmes inverses appliqués à la sismologie.

*CMAP : une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris

 

Anne Nguyen (X2014) termine une thèse au Laboratoire Charles Fabry de l'Institut d'Optique Graduate School (Université Paris-Saclay). Dans son travail de recherche, elle conçoit, optimise, fabrique et caractérise des méta-surfaces incandescentes spectralement sélectives dans le moyen infrarouge, émettant avec un état de polarisation contrôlé et dont l'émission est modulable rapidement. Les plateformes qu'elle développe permettent d'intégrer un système optique complet sur quelques dizaines de nanomètres, ce qui permet de gagner jusqu'à 7 ordres de grandeur en compacité par rapport à des systèmes à base d'éléments optiques conventionnels.

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