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Dans les pas d’un polytechnicien devenu créateur de jeux vidéo
Death of Internet, projet vidéoludique d’Alexandre Pérot (X2018), réalisé lors de son année à l’ENJMIN.
Le jeu vidéo est aujourd’hui l’industrie du divertissement la plus puissante, devant le cinéma et la musique. Pour explorer ce terrain, l’École polytechnique et sa Fondation lançait en 2019 la Chaire Science et jeu vidéo, portée par Raphaël Granier de Cassagnac, chercheur en physique des particules au Laboratoire Leprince-Ringuet et écrivain de science-fiction, programme soutenu par Ubisoft. Cette Chaire a permis d’explorer les liens entre science, technologie et création vidéoludique. Elle a favorisé la mise en place de projets expérimentaux interactifs pour les élèves polytechniciens, qui ont notamment débouché sur la création d’un jeu vidéo en lien avec la physique des particules.
Dans son prolongement, la Chaire a également contribué à l’intégration de l’ENJMIN (École nationale du jeu et des médias interactifs numériques, du Cnam) comme école d’application de l’X. Ce partenariat inédit offre aujourd’hui aux élèves polytechniciens la possibilité d’effectuer leur 4ᵉ année à l’ENJMIN, pour se former aux métiers du jeu vidéo, du design interactif et de la création numérique.
Un parcours inspirant : Alexandre Pérot (X2018)
Parmi les premiers à avoir emprunté cette voie, Alexandre Pérot (X2018) a su allier curiosité scientifique et passion artistique. Durant sa césure, il suit le mastère IDE, en partenariat entre les Gobelins et l’ENJMIN, et découvre un univers où rigueur technique et imagination se rejoignent. Séduit, il choisit d’y effectuer sa 4ᵉ année, au sein du Master Jeux et Médias Interactifs Numériques, où il se spécialise en effets spéciaux et art technique.
J’ai toujours aimé créer. À l’X, j’ai appris à lier des disciplines très diverses, et à l’ENJMIN, j’ai retrouvé cette richesse dans un contexte de travail collectif, ce qui m’a ouvert la voie à un stage d’artiste VFX chez Ubisoft. En 2024, j’ai développé en solo le jeu vidéo Garden Trills, et je travaille aujourd’hui comme artiste effets spéciaux et technique auprès de plusieurs studios de jeux.
De la théorie à la pratique : apprendre en créant
L’expérience ENJMIN, héritière directe de l’esprit de la Chaire, repose sur la pluridisciplinarité et la collaboration concrète avec l’industrie. Alexandre a participé à plusieurs projets phares dont Oasis aquatique, une installation immersive réalisée avec l’association It Is Now, déployée dans plusieurs hôpitaux, ainsi que Death of Internet, un jeu narratif où une tangible version d’internet est explorée pour enquêter sur un décès énigmatique.
Voir un projet conçu dans le cadre scolaire devenir une œuvre tangible installée dans des centres hospitaliers m'a particulièrement fait plaisir. Cette approche appliquée, c’est ce qui distingue vraiment l’école.
En France, l’ENJMIN est la seule école publique entièrement dédiée au jeu vidéo. Son intégration au réseau des écoles d’application de l’École polytechnique renforce les passerelles entre formation scientifique et création numérique.
Un héritage qui continue à inspirer
Si la Chaire Science et jeu vidéo s’est achevée en 2024, son héritage perdure à travers des parcours comme celui d’Alexandre. L’X a ouvert une nouvelle voie pour les ingénieurs passionnés par la création : celle d’une alliance entre science, art et innovation.
Le mécénat d’Ubisoft a permis la réalisation de beaux projets, et je pense qu’il est important de développer une diversité de modes d’investissement afin de favoriser une plus grande variété de projets.