Le chercheur Sylvain Mailler en conférence à l’EPN en Équateur

La "Modélisation de la qualité de l'air en Amérique du Sud : contexte et collaborations franco-sud-américaines" a été au centre de la conférence donnée par Sylvain Mailler, chercheur (ENPC) au Laboratoire de Météorologie Dynamique de l’X, lors de sa visite à l’École polytechnique nationale de Quito cet été. Réputée pour son haut niveau d’excellence scientifique, l’institution est un partenaire international de l’X en Équateur.
04 Sep. 2025
International, Recherche, LMD

En visite à l’École polytechnique nationale (EPN) de Quito, un établissement partenaire de l’X en Équateur, Sylvain Mailler y a donné une conférence intitulée « Modélisation de la qualité de l'air en Amérique du Sud : contexte et collaborations franco-sud-américaines » le 24 juillet 2025. 

Chercheur (ENPC1) au Laboratoire Météorologie Dynamique2 de l’École polytechnique, Sylvain Mailler concentre sa recherche sur l'étude de la composition de l'atmosphère et plus spécifiquement l’étude du transport à longue distance de polluants et des panaches denses telles que les panaches volcaniques. 

Lors de la conférence à l’ENP qui a réuni des chercheurs et des étudiants, Sylvain Mailler a présenté des résultats scientifiques obtenus à l'aide du modèle de chimie-transport CHIMERE dans la région sud-américaine. Les modèles de chimie-transport (en anglais Chemical Transport Model, abrégé CTM) constituent un outil clé pour simuler et prédire la pollution atmosphérique. 

Le modèle CHIMERE, sur lequel reposent les résultats scientifiques présentés par Sylvain Mailler lors de son intervention sur la modélisation de la qualité de l’air en Amérique du Sud, a été développé principalement par des chercheurs du Laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD) de l’École polytechnique, en collaboration avec le Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA)3.

« La connaissance de la qualité de l'air et de la composition atmosphérique à l'échelle d'une ville ou d'une région représente un défi scientifique et technique », explique Sylvain Mailler. Il souligne que « ces connaissances jouent un rôle important car elles permettent de concevoir et d'évaluer les politiques publiques à même de réduire l'exposition des populations à la pollution de l'air. »   

Les résultats présentés par Sylvain Mailler ont inclus une étude de l'exposition de la population de la métropole de Santiago du Chili à la pollution aux particules fines, des études sur le transport de polluants depuis les vallées vers les cimes de la Cordillère Centrale, ainsi que la modélisation de panaches issues d'incendies au Chili et en Argentine. 

Témoignant de la pertinence du modèle CHIMERE, Sylvain Mailler révèle que celui-ci « est utilisé pour des applications opérationnelles et scientifiques en France et en Europe, mais il est aussi déjà adopté également au-delà de l’Europe, y compris en Amérique du Sud. »

La rencontre à l’EPN a également été l’occasion de discuter de différents projets collaboratifs menés par plusieurs chercheurs du LMD et impliquant plusieurs pays, dont le projet IRN ChimSur (France, Argentine, Chili) et le projet Climat-Amsud ModFir (France, Colombie, Bolivie, Argentine).

L’École polytechnique nationale (EPN) de Quito – un partenaire important en Équateur

Reconnue pour son excellence scientifique, l’École polytechnique nationale (EPN) de Quito figure parmi les institutions d'enseignement supérieur les plus prestigieuses de l'Équateur. Les domaines scientifiques dans lesquels l’EPN se distingue par la qualité de sa recherche et de son enseignement comprennent notamment les mathématiques, la physique, le génie civil et l'ingénierie environnementale.

Désireuses d’ouvrir la voie à des projets académiques et scientifiques communs, l'École polytechnique et l’École polytechnique nationale de Quito ont signé un protocole d’accord en septembre 2024, officialisant ainsi leur collaboration. Les deux institutions souhaitent favoriser notamment la mobilité d'étudiants entre la France et l'Équateur et faciliter les collaborations scientifiques de leurs communautés de chercheurs.

Interrogé sur d’éventuels projets de recherche commune avec des chercheurs de l’ENP, Sylvain Mailler a déjà plusieurs idées. « Des échanges scientifiques pourraient permettre d’aborder des questions spécifiques à des environnements particuliers, tels que la métropole de Quito, située à 2 800 mètres d’altitude dans un cadre montagneux, les páramos d’altitude des Andes, les glaciers tropicaux, les hautes vallées des affluents de l’Amazonie, ou encore les îles Galápagos », avance-t-il.

France – Équateur : une collaboration scientifique de longue date

« Le début de la collaboration franco-équatorienne en sciences remonte au 18è siècle, avec la mission géodésique française menée par le scientifique Charles-Marie de La Condamine qui a abouti à des découvertes cartographiques et géodésiques mais aussi botaniques », raconte Sylvain Mailler. 

Rappelant ces débuts, l’important lycée français de Quito (lycée La Condamine) prépare de nombreux étudiants au double-diplôme du bac, combinant le baccalauréat français et le baccalauréat équatorien. Chaque année, des étudiants équatoriens intègrent ensuite des classes prépas, universités ou écoles d'ingénieur en France, représentant un vivier de personnel scientifique et universitaire francophone et francophile en Équateur. 

Grâce à leur accord de coopération, l’X et l’EPN souhaitent étendre encore les opportunités de mobilité pour les étudiants et les scientifiques entre les deux pays.
 

1 ENPC : École Nationale des Ponts et Chaussées
2 LMD : une unité mixte de recherche CNRS, École polytechnique - Institut Polytechnique de Paris, ENS, Sorbonne Université 
3 LISA : Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (Université Paris-Est Créteil, Université Paris-Cité, CNRS)

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