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Octobre rose : des chercheurs et des élèves de l’X mobilisés contre le cancer du sein
La chaire Biomédecine de précision du cancer de l’X, lancée en avril 2025, vise à étudier les propriétés des cellules affectées par les mutations responsables du développement de tumeurs, en particulier dans le cadre du cancer du sein, au centre de la campagne annuelle mondiale d’Octobre rose.
Cette campagne, qui se déroule du 1er au 31 octobre, est destinée à sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche.
Portée par Alexis Gautreau, directeur de recherche au Laboratoire de Biologie Structurale de la Cellule (BIOC*) et professeur à l’École polytechnique, la chaire Biomédecine de précision du cancer est soutenue par l’association Science et Technologie de Servier.
Elle permet d’une part de soutenir financièrement les activités de recherche, ainsi que de contribuer à la formation des étudiants polytechniciens aux interfaces de la biologie et d’autres disciplines ; et d’autre part d’organiser un workshop annuel sur la biologie des cellules cancéreuses, qui met en contact les élèves avec les professionnels du secteur.
Pour en savoir plus sur la technologie CRISPR/Cas9 👇:
Au cours de la deuxième année de leur cursus, des élèves ingénieures polytechniciens sont accueillis en immersion au BIOC. Ils y découvrent des outils de la recherche biomédicale moderne, tels que la technologie CRISPR/Cas9, véritables « ciseaux moléculaires ». Il permet de modifier génétiquement des cellules saines pour les transformer en cellules cancéreuses et d’observer de cette façon les comportements anormaux induits, ainsi que leur sensibilité ou leur résistance à des thérapies ciblant leur altération génétique.
En combinant enseignement, expérimentation et immersion en laboratoire, la chaire offre aux élèves polytechniciens une expérience concrète de la recherche biomédicale et les prépare à des parcours innovants dans la recherche académique, l’industrie pharmaceutique ou la biotechnologie.
Une recherche de pointe reconnue à l’international
Organisé chaque mois d’octobre à l’X, le workshop scientifique annuel réunit des chercheurs de renommée internationale autour de la biologie des cellules cancéreuses.
Le 14 octobre 2025, les étudiants ont ainsi eu l’opportunité d’échanger avec des spécialistes du cancer de différentes institutions : le Centre de recherche en cancérologie de Marseille, le Bordeaux Institute of oncology, l’Institut Curie, l’Institut pour l’Avancée des Biosciences, le centre Gustave Roussy et l’Institut de Recherche & Développement Servier. Cet événement a mis en avant les dernières avancées dans la compréhension et le traitement des tumeurs.
En rapprochant la science, l’innovation et la santé publique, ces initiatives menées par l’École polytechnique contribueront à œuvrer, à leur échelle, à l’amélioration de la santé de millions d’individus. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), en 2022, on estimait à 2,3 millions le nombre de femmes chez qui un cancer du sein a été diagnostiqué et à 670 000 le nombre de décès dû à cette maladie dans le monde.
* BIOC : une unité mixte de recherche associant le CNRS et l’École polytechnique.
Interview d'Alexis Gautreau, directeur de recherche au Laboratoire de Biologie Structurale de la Cellule (BIOC) et professeur à l’École polytechnique
En quoi les recherches menées au sein de la chaire « Biomédecine de précision du cancer » peuvent-elles, à terme, améliorer la prévention ou les traitements du cancer du sein ?
En connaissant mieux les causes du développement des cancers, nous pouvons espérer prévenir leur apparition. Cependant, la survenue de mutations oncogéniques est souvent le résultat de mutations aléatoires qu’il n’est pas possible d'éviter. Outre ces mutations, l’apparition des cancers implique aussi généralement des comportements modifiables tels que fumer ou se nourrir en excès.
Quant aux traitements, le champ d’application est immense. De plus en plus, les chercheurs et les oncologues essayent de comprendre comment le traitement le plus approprié est déterminé par la nature des mutations acquises par les cellules tumorales.
Pourquoi est-il important, selon vous, de former dès aujourd’hui les jeunes ingénieurs et chercheurs à la lutte contre le cancer, et comment cette expérience peut-elle les sensibiliser à la santé publique ?
Former des ingénieurs polytechniciens à la médecine de précision du cancer est important, parce qu’ils apportent souvent un point de vue différent des purs biologistes. Ils pratiquent en général une biologie plus quantitative et cherchent à apporter des réponses pratiques, par exemple avec de nouveaux appareils biomédicaux. À l’École polytechnique, nous avons des élèves qui ont un esprit d’entrepreneur et qui s’engagent dans cette voie.